Sam Altman, le créateur et dirigeant d'OpenAI, a été congédié par son conseil d'administration vendredi soir. On reproche à Sam Altman de ne pas avoir toujours été honnête dans ses échanges avec le conseil.
Par moi, Hortense Goulard.
La Silicon Valley subit un choc électrique avec le départ de Sam Altman, le PDG d'OpenAI, la société à l'origine de ChatGPT. La personne clé de l'intelligence artificielle américaine a été soudainement licenciée par son conseil d'administration vendredi soir. Elle est remplacée par Mira Murati, qui occupait précédemment le poste de directrice de la technologie chez OpenAI.
Le responsable a été renvoyé "après une période de réflexion", selon une déclaration. "Il n'a pas toujours été honnête dans ses échanges avec le conseil, ce qui a limité sa capacité à remplir ses responsabilités. Le conseil d'administration n'a plus confiance en sa capacité à continuer à diriger OpenAI."
« Je vous souhaite de tout cœur le meilleur »
Ce groupe de personnes qui prennent des décisions est constitué de quatre individus, dont Ilya Sutskever, qui occupe le poste de directeur scientifique de l'entreprise. Les trois autres membres sont Adam D'Angelo, le PDG de Quora, Tasha McCauley, une entrepreneuse mariée à l'acteur Joseph Gordon-Levitt, et Helen Toner, qui est responsable de la stratégie au Center for Security and Emerging Technology de l'université de Georgetown.
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Le message officiel est moins clair en ce qui concerne Greg Brockman, un autre cofondateur d'OpenAI. Il est indiqué qu'il quitte son poste de président du conseil, mais qu'il reste président. Cependant, quelques heures plus tard, l'ingénieur a pris la parole sur X (anciennement Twitter).
Dans un tweet où il retweete un message de Sam Altman, il déclare sa démission suite à une annonce faite aujourd'hui. Il exprime ses meilleurs vœux et affirme qu'il continue de croire en la mission de créer une intelligence artificielle générale qui profite à l'ensemble de l'humanité.
La diffusion de cette information a été une surprise pour les employés d'OpenAI, qui l'ont appris en même temps que la publication du communiqué, d'après des médias américains. La veille, Sam Altman avait fait une intervention lors d'une conférence qui se déroulait à San Francisco en même temps que le sommet de l'APEC, où une vingtaine de dirigeants d'État et de gouvernement, dont Joe Biden et Xi Jinping, étaient réunis.
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Sam Altman a exprimé son enthousiasme pour son expérience à OpenAI. Il a déclaré que cela l'a profondément changé et il espère que cela a également eu un impact positif sur le monde. Il a particulièrement apprécié travailler aux côtés de personnes exceptionnellement talentueuses. Il partagera ses prochains projets ultérieurement.
La nouvelle est un grand revers pour Microsoft, qui a dépensé plus de 13 milliards de dollars dans la jeune entreprise. Selon Axios, la société de technologie aurait appris le licenciement de Sam Altman seulement une minute avant la publication du communiqué. Un représentant de l'entreprise a déclaré: "Nous avons une relation de partenariat à long terme avec OpenAI, et Microsoft reste déterminé à soutenir Mira et son équipe".
OpenAI, un laboratoire spécialisé dans la création d'intelligence artificielle, était relativement inconnu du grand public jusqu'à il y a un an, lorsque ChatGPT a été publié. Ce robot conversationnel, qui peut engager des discussions sur de nombreux sujets, a non seulement démontré sa puissance, mais aussi sa facilité d'utilisation, mettant ainsi en lumière les avancées de l'intelligence artificielle de manière impressionnante.
Depuis ce moment-là, OpenAI n'a cessé de faire des progrès considérables dans l'amélioration de ses modèles et de son interface. En mai, la société américaine a dévoilé GPT4, une version améliorée du moteur qui alimente ChatGPT. Ce modèle, classé parmi les plus performants à l'échelle mondiale, possède la capacité de raisonner, de répondre avec humour et de résoudre des problèmes scientifiques.
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L'entreprise a récemment organisé sa toute première conférence destinée aux développeurs, qui s'est tenue à San Francisco au début du mois de novembre. Les utilisateurs d'OpenAI ont maintenant la possibilité de personnaliser leur propre version du « GPT » selon leurs besoins spécifiques, que ce soit un assistant conversationnel spécialisé dans le domaine du vin ou de l'écriture fictionnelle. De plus, l'entreprise prévoit de lancer un « GPT Store » où les utilisateurs pourront trouver des « agents » utilisant l'intelligence artificielle pour accomplir diverses tâches, telles que la réservation d'un billet d'avion ou l'envoi d'un message.
Un leader charismatique
La réussite d'OpenAI semblait cependant être fortement liée à son charismatique leader. Sam Altman, âgé de 38 ans, a fondé l'entreprise en 2015, en collaboration avec plusieurs personnalités emblématiques de la Silicon Valley : Elon Musk, le PDG de Tesla et SpaceX, ainsi que Greg Brockman, qui occupait alors le poste de directeur de la technologie chez Stripe, et Ilya Sutskever, un ingénieur spécialisé en intelligence artificielle qui travaillait chez Google Brain.
Sam Altman était à la tête du Y Combinator, un incubateur renommé qui a donné naissance à des entreprises géantes comme Uber, DoorDash, Stripe, Cruise et Instacart. Contrairement à ce qui est courant, le dirigeant ne possède aucune action dans OpenAI. Lors d'une conférence organisée par Bloomberg en juin, il a déclaré : « J'ai suffisamment d'argent », affirmant trouver d'autres satisfactions dans son rôle, notamment sa capacité à exercer une influence.
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Pendant un an, Sam Altman s'est présenté comme le représentant de la communauté de l'intelligence artificielle. Il n'a pas hésité à souligner les avancées permises par cette technologie, mais il a également mis en garde contre les dangers existentiels liés à un développement non réglementé de l'IA. Cependant, le directeur a continué à lancer de nouveaux produits et modèles à une vitesse folle. Jusqu'à ce que son conseil d'administration l'arrête brusquement dans son élan.
Hortense Goulard (Journaliste basée à San Francisco)
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