En 2023, on a constaté que le trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique s'est agrandi. Cependant, cela n'affecterait pas les efforts entrepris depuis plusieurs années pour réparer notre atmosphère. Les scientifiques avancent différentes hypothèses pour expliquer ce phénomène.
Par mes propres mots:
Par Julien Bo
Le satellite Copernicus Sentinel-5P a capturé des images inquiétantes couvrant une superficie de 26 millions de kilomètres carrés, soit environ trois fois la taille du Brésil. Ces images révèlent que le trou dans la couche d'ozone au-dessus de l'Antarctique s'est agrandi cette année.
Selon Antje Inness, scientifique principale du service de surveillance de l'atmosphère Copernicus (CAMS) de l'Agence spatiale européenne (ESA), le trou dans la couche d'ozone de l'année 2023 a commencé plus tôt que prévu et s'est rapidement agrandi depuis la mi-août. Le 16 septembre, il avait atteint une superficie de plus de 26 millions de kilomètres carrés, ce qui en fait l'un des plus grands trous d'ozone jamais enregistrés.
Bien que ces données soient impressionnantes, elles ne remettraient pas en question les efforts de restauration de notre atmosphère. La couche d'ozone stratosphérique, qui constitue une barrière naturelle de protection contre les rayons ultraviolets du soleil et qui se trouve entre 11 et 40 kilomètres au-dessus de la surface terrestre, semble toujours être en train de se rétablir, selon des experts mandatés par l'ONU en janvier dernier.
Comment expliquer la présence d'un trou cette année ? Il est possible que l'éruption impressionnante du volcan sous-marin Hunga-Tonga-Hunga-Ha'apai dans le Pacifique en janvier 2022 en soit l'une des raisons. Une étude récente, publiée dans la revue PNAS, démontre que cette éruption a entraîné une diminution des niveaux d'ozone dans la stratosphère.
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Selon Antje Inness, cette éruption a libéré une grande quantité de vapeur d'eau dans la stratosphère, qui n'a atteint les régions polaires sud qu'après que le trou dans la couche d'ozone ait été réparé en 2022. Cette vapeur d'eau pourrait avoir conduit à une augmentation de la formation de nuages stratosphériques polaires, où les chlorofluorocarbones (CFC) peuvent réagir et accélérer la destruction de la couche d'ozone. Cependant, l'impact précis de cette éruption est encore en cours de recherche.
Une autre étude publiée récemment dans Nature Communications soutient cette hypothèse en montrant que les récentes observations de «grands trous d'ozone à longue durée de vie au-dessus de l'Antarctique» ne sont pas uniquement causées par les CFC. Ces derniers ont été identifiés dans les années 1970 comme les principaux responsables de l'appauvrissement de la couche d'ozone, ce qui a entraîné leur interdiction par le protocole de Montréal en 1987, après avoir été largement utilisés dans les aérosols et les réfrigérateurs.
Annika Seppala, membre du département de physique de l'Université d'Otago en Nouvelle-Zélande et co-auteure de l'étude, suggère qu'il est possible que d'autres phénomènes se produisent dans l'atmosphère, peut-être en lien avec le changement climatique, et entravent partiellement la récupération.
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Selon Susan Solomon, une experte renommée dans le domaine de l'ozone, il est important de noter que "ces dernières années ont été assez atypiques". La scientifique avait déjà démontré que, en 2020, le trou dans la couche d'ozone s'était agrandi de 10 % en raison des importants incendies de forêt en Australie.
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