C'est à nous de vous demander de payer pour le service de train
Les Français apprécient beaucoup le train mais ne sont pas satisfaits de devoir payer un service qu'ils trouvent trop cher. En réalité, le secteur ferroviaire reçoit de nombreuses subventions et le coût du train est inférieur en France par rapport à nos pays voisins. Est-ce nécessaire d'augmenter les impôts pour réduire le prix des billets ?
Par moi-même, David Barrou
Les Français qui ont afflué vers les trains l'année dernière sont convaincus que le prix des billets de train est excessif. Cependant, ils se trompent. En réalité, ils paient moins cher leur trajet quotidien en train par rapport à la plupart de leurs voisins, même lorsqu'ils partent en vacances. De plus, notre système ferroviaire reçoit d'importantes subventions, ce que nos compatriotes qui se plaignent du coût des billets devraient savoir. En effet, ces derniers ne couvrent souvent qu'une petite partie des dépenses réelles. Ce sont les contribuables, qui ne sont pas tous des amateurs de TER ou de TGV, qui subventionnent le rail à hauteur de 20 milliards d'euros par an.
Les gouvernements, les régions et les entreprises sont sollicités pour financer les services de TER, Intercités et Transilien, qui coûtent deux fois moins cher au kilomètre qu'en Grande-Bretagne. Peu de gens savent que si le Navigo en Île-de-France ne recevait aucune subvention, son prix mensuel serait supérieur à 250 euros au lieu de 86 euros.
Seulement le TGV est vendu au prix réel, mais seulement sur certaines parties des lignes les plus rentables. Cependant, cela ne signifie pas que 80% des billets à grande vitesse ne bénéficient pas de réductions, et l'été dernier, la moitié des billets de TGV ont été vendus à moins de 45 euros.
Effectivement, une famille qui décide au dernier moment de partir à Avignon ou faire du ski devra dépenser plus d'argent. Cependant, il est nécessaire que certains paient le prix juste afin de ne pas augmenter notre dette publique énorme ou notre pression fiscale déjà élevée. Cela nous permettra de pouvoir acheter de nouvelles rames et moderniser notre réseau qui a en moyenne trente ans d'âge (alors qu'en Allemagne, c'est dix-huit ans en moyenne) voire même cent ans sur certaines portions de ligne.
Penser que la SNCF pourrait réduire les prix en licenciant tous les cheminots ou en supprimant tous les avantages acquis de ses salariés pour repartir sur une base plus efficace n'est pas réaliste et ne changerait probablement que très peu la situation. Quant à ceux qui suggèrent de taxer les avions coupables de voler avec un kérosène défiscalisé, il faut leur rappeler que même dans un pays qui aime inventer de nouveaux impôts pour résoudre ses problèmes, le transport aérien est déjà fortement taxé, car près de la moitié du prix des billets ne revient pas aux compagnies aériennes mais à l'État et aux aéroports.
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