L'économie a besoin de quitter son environnement confortable et luxueux.
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Le monde de l'économie continue de s'accrocher à l'illusion d'un passé facile et agréable, malgré les changements imprévus dans la croissance, l'inflation et le commerce mondial, constate Eric Le Boucher.
Par Eric Le Boucher, un journaliste travaillant pour le journal "Les Echos".
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N'espérez pas obtenir des réponses claires de la part des économistes : ils sont tout aussi perdus que vous. Cette profession est déconcertée et ne comprend plus ce qui se passe. L'économie est devenue un ensemble de mystères. Le premier mystère est bien sûr que l'économie se porte plutôt bien dans un monde qui sombre dans le chaos : guerres, réchauffement climatique, conflit sino-américain, remise en question de l'ordre occidental, déclarations explosives de Trump concernant l'Otan, perturbation du trafic maritime mondial par un petit groupe de Houthis… En contraste, le FMI parle d'un "atterrissage en douceur". Douceur ? Le monde est en train de se détruire, et l'économie est en mode détente au spa…
Le deuxième mystère concerne le fonctionnement de l'économie elle-même. Depuis près de trente ans, les banques centrales ont mis en place des politiques monétaires qui favorisent l'abondance d'argent et des taux d'intérêt proches de zéro. Les différentes crises (Internet, subprimes, pandémie…) ont été rapidement surmontées grâce à ces mesures, ce qui a permis de sauver la croissance économique. Cependant, de nombreux secteurs, en particulier les marchés financiers et immobiliers, se trouvent depuis lors dans une bulle de prospérité artificielle.
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