L'éloge de l'échec et de la paresse est un sujet abordé dans cet article réservé aux abonnés.
Et si être artiste signifiait également faire face à l'échec et passer des dimanches interminables à travailler pour les autres ? Aurélie Galois promeut la liberté de se perdre face à la priorité actuelle accordée au profit et à la productivité.
Écrit par Aurélie Galois (Peintre)
Au début de cette chronique, je remarque deux livres sur ma table de nuit qui semblent me transmettre un message. "L'Echec" de Claro et "Depuis toujours nous aimons les dimanches" de Lydie Salvayre. Ces deux livres, qui parlent respectivement de l'échec et de la paresse, m'ont permis de mieux comprendre la stigmatisation du mot "peintre" pour désigner les personnes inutiles. Ayant l'orgueil nécessaire pour revendiquer le statut d'artiste, j'ai appris dès mon plus jeune âge à contrer cette accusation grâce aux mots de Samuel Beckett.
Je me souviens d'une religieuse qui m'avait promis de «prier pour nous». Aujourd'hui, je réalise que ce «pour» signifiait également «à notre place», pour nous qui n'avions pas le luxe de faire des génuflexions contemplatives. Et si être artiste signifiait aussi échouer et passer des dimanches perpétuels pour les autres? Prendre le temps de flâner, de traîner, de tergiverser et finalement échouer, faillir, rater. Comme le souligne le sous-titre de Claro, toujours avec Beckett, le but est d'échouer de manière plus réussie.
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