La gestion du télétravail pose des défis aux managers en raison de la hyperconnexion, la surveillance et les relations sociales. Selon une étude de la CFE-CGC, plus de 25% des cadres interrogés constatent des tensions liées au travail à distance dans leur entreprise. De plus, un quart des managers déplorent un manque de formation dans ce domaine.
Écrit par Neïla Beyler
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Les responsables sont très stressés. C'est ce qui ressort d'une étude récemment publiée par la CFE-CGC. Ils doivent faire face à de nombreux défis, tels que des relations tendues avec leurs équipes, le sentiment d'être constamment surveillés et de devoir contrôler leurs collaborateurs, ainsi que des horaires de travail flexibles. Tout cela les laisse souvent déconcertés.
Selon une enquête menée par le syndicat des cadres, 71 % des managers ressentent de l'anxiété. De plus, 48 % d'entre eux admettent recourir à des comportements addictifs ou de retrait, tels que l'absentéisme, pour faire face à cette anxiété. Environ un quart des personnes interrogées, qu'elles soient managers ou non, constatent des tensions liées au télétravail au sein de leur entreprise.
Des normes claires
Après la généralisation du télétravail pendant la pandémie de Covid-19, de nombreuses études ont examiné les perspectives des salariés, des employeurs et des équipes RH. Cependant, peu d'entre elles se sont penchées sur l'impact du télétravail sur la relation entre les managers et leurs équipes. C'est ce que Maxime Legrand, secrétaire national de la CFE-CGC et responsable de cette étude, a cherché à rectifier.
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Selon les managers interrogés, les principaux obstacles qui pourraient les amener à refuser ou à réduire le télétravail sont une connexion de mauvaise qualité (18 %), une diminution des interactions avec leurs collègues (14 %), un sentiment de surveillance et de contrôle (14 %) et des horaires de travail étendus (12 %). Maxime Legrand explique que manager à distance ou en présentiel implique des défis différents, et que certains responsables ont dû faire face à des remises en question pour s'adapter, ce qui a engendré du stress et des tensions.
En outre, le travail à distance peut entraîner des problèmes au sein de l'entreprise, notamment en raison de l'inégalité entre les salariés qui ont la possibilité de télétravailler et ceux qui ne le peuvent pas, des difficultés de collaboration avec des collègues d'autres services ou des tensions au sein des équipes. Selon le secrétaire national de la CFE-CGC, les tensions ont été résolues dans les cas où des accords ont été conclus, notamment grâce à un dialogue social, des règles claires et transparentes, ainsi qu'un rôle de manager bien défini.
Un des problèmes majeurs rencontré est le manque de formation en gestion hybride. En effet, plus de 40 % des managers affirment ne pas avoir reçu une formation adéquate pour superviser leur équipe à distance. Certains ont pu se venir en aide mutuellement en partageant leurs bonnes pratiques, tandis que d'autres ont dû se débrouiller seuls. Malgré cela, seulement 6 % des managers se sentent inquiets quant au télétravail de leurs équipes, ce qui montre une confiance envers leurs collaborateurs. En revanche, 20 % de l'ensemble du panel (managers et non-managers) estiment que leur organisation ne fait pas confiance aux salariés travaillant à distance.
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Selon l'étude, il est intéressant de noter que presque la moitié des superviseurs pensent que le télétravail rend leurs équipes plus autonomes. Cependant, la principale difficulté signalée par les managers est la nécessité de préserver le sentiment d'appartenance au groupe de travail, avec 40% d'entre eux soulignant le manque de connexion sociale lorsqu'ils dirigent leur équipe à distance.
L'hyperconnectivité est un problème fréquemment rencontré. Les responsables ont souvent du mal à se déconnecter, notamment au début. Le télétravail a rendu floue la frontière entre vie professionnelle et personnelle. Ils travaillent moins à distance que leurs équipes afin de pouvoir rencontrer en personne tous les collaborateurs au bureau. Plus on avance en âge dans la hiérarchie, moins on se permet ce luxe. Les managers seniors ont peur que ne pas être physiquement présents au bureau nuise à leur progression professionnelle et à l'obtention de certaines promotions, selon Maxime Legrand.
Neïla Beyler
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