Sujet: En 1940 à Vichy, la IIIe République s'éteint dans un climat de résignation. Cette information est accessible uniquement aux abonnés.
COMMENT LES DéMOCRATIES S'éTEIGNENT-ELLES ? (4/5) – La défaite de la France face à l'Allemagne nazie ne suffit pas à expliquer pourquoi 569 parlementaires ont voté pour abroger la République le 10 juillet 1940. Ceux qui auraient pu s'opposer aux manigances de Pétain et ses alliés ont été empêchés ou ont été trop préoccupés par des calculs à court terme. La République, peu aimée et peu défendue, a donc fini par périr. – Elsa Freyssenet
Écrit par Elsa FREYSSENET
Le destin de la IIIe République a été scellé au casino, plus précisément dans le théâtre du Grand Casino de Vichy. Ce lieu, qui semblait être une simple mise en scène à ce moment-là, est maintenant vu rétrospectivement comme étant parfaitement adapté aux manœuvres, mensonges et pressions subis par les élus pendant les deux jours précédant la séance publique décisive du 10 juillet 1940. En seulement trente minutes, sans discussion sur le texte présenté par Pierre Laval au nom du maréchal Pétain, ni possibilité d'examiner les propositions alternatives – qui pourtant existaient – les députés et sénateurs ont aboli la République par 569 voix pour, 80 contre et 17 abstentions. La sentence était prononcée en quatre phrases autorisant Pétain à instaurer une "nouvelle Constitution de l'État français". Dès le lendemain, il s'est proclamé "chef de l'État français", a "ajourné" la Chambre des députés et le Sénat, prenant seul en charge les pouvoirs exécutif et législatif.
Selon le journaliste Emmanuel Berl, la IIIe République s'est éteinte sans éclat et sans que personne ne s'en soucie. Le 10 juillet 1940 a été largement éclipsé par le 17 juin, date à laquelle le Maréchal Pétain a demandé l'armistice. L'armistice a été la conséquence diplomatique de la défaite militaire, tandis que le 10 juillet 1940 a marqué sa traduction politique. Selon l'historien Olivier Wieviorka, auteur de « Les Orphelins de la République », il aurait été possible d'agir différemment en juin comme en juillet.
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