C'est au président de décider
La France n'est pas considérée comme une démocratie parlementaire authentique. En cas de l'absence d'une coalition majoritaire, le président a le pouvoir de choisir librement le Premier ministre.
Écrit par Jean-Marc Vittori
Si la France était une démocratie parlementaire authentique, les députés élus lors des récentes élections législatives auraient probablement commencé à discuter et à négocier dès le lendemain du vote pour trouver un terrain d'entente et une plateforme commune d'action, malgré leurs divergences politiques.
Chaque partie impliquée dans ces discussions cherche à promouvoir les réformes qu'elle juge importantes, tout en étant prête à faire des compromis significatifs. Par exemple, il y a dix ans, le parti démocrate-chrétien allemand de droite avait accepté la mise en place d'un salaire minimum proposé par les sociaux-démocrates.
Les discussions secrètes bloquées
Au cours de ces discussions secrètes, une personne aurait émergé comme leader potentiel du gouvernement, et les postes clés auraient été attribués aux différents acteurs en présence. Le président aurait alors été contraint de nommer cette personne à la tête du gouvernement et de valider son équipe.
Consultez également :
Mélenchon : « S'ils ne disposent pas d'un chef du gouvernement, qu'ils gardent le silence »
Gouvernement : les candidats potentiels pour remplacer Gabriel Attal à la tête de Matignon
Cependant, en France, le système politique n'est pas pleinement démocratique. Trois obstacles ont empêché le bon fonctionnement de la démocratie parlementaire. Tout d'abord, le front républicain qui s'est formé pour empêcher le Rassemblement national de remporter les élections était principalement un front "contre", sans réel objectif commun. Ensuite, Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, a refusé toute forme de négociation dès les premiers résultats électoraux. Enfin, la classe politique (et médiatique) continue de placer toutes ses attentes et responsabilités sur le président, de manière inconsciente.
L'absence de coalition
Il est arrivé à trois reprises dans l'histoire de la Ve République que le président soit obligé de choisir un Premier ministre. Cela s'est produit dans des circonstances très différentes, avec une coalition politiquement opposée au président, dirigée par un homme clairement identifié pendant la campagne électorale, qui a remporté la majorité absolue. C'est ainsi que François Mitterrand a été contraint de nommer Jacques Chirac en 1986, puis Edouard Balladur en 1993. De même, Jacques Chirac a dû accepter d'appeler Lionel Jospin en 1997.
Également à lire :
Macron confronté à une situation difficile pour choisir un nouveau Premier ministre
Entretien – "Le délai est désormais limité pour Macron"
En cas de manque de majorité, de coalition ou de projet commun, le président retrouve sa liberté d'action. Selon l'article 8 de la Constitution, c'est au président qu'incombe la nomination du Premier ministre. Contrairement à ce que soutient l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, ce pouvoir discrétionnaire est conforme à la tradition républicaine (sinon, Pompidou, Barre… ou Villepin n'auraient jamais été nommés à Matignon). Même sous la IVe République, où le président avait peu de pouvoir, il conservait celui de choisir le Premier ministre.
L'auteur du texte est Jean-Marc
Découvrez nos nouvelles offres Premium !
Nos vidéos
Qui sont les gagnants des paris sportifs en ligne ?
Les pays du Club Med font leur revanche : Portugal, Espagne, Grèce
Les jeunes ont-ils des difficultés avec le travail ?
Est-ce que la concurrence peut faire baisser les prix des billets de train de la SNCF ?
Les articles les plus populaires
Le problème mondial des retraites
Kamala Harris perturbe les plans de Trump
L'or en hausse, la méfiance envers l'argent
À la une
Le parti LFI met la pression sur le nouveau gouvernement, Macron termine ses consultations
Israël lance une attaque massive "préventive" contre le Hezbollah au Liban
Une forte demande de bornes de recharge électriques cet été
Éditoriaux et analyses
Peut-on espérer du changement de Washington à Kiev ?
Le choix revient au président
Soutenir l'innovation en Europe : faisons confiance à nos entreprises
Informations pratiques
P
L'équipe
Copyright – The Echos 2024 All rights reserved.






