Point de vue | TotalEnergies et l'ambiguïté de la lutte pour le climat
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Selon Michel Berry et Christophe Deshayes, il n'est pas justifié d'accuser TotalEnergies d'inaction climatique car l'entreprise a clairement entrepris une transformation. En France, il est important de ne pas diaboliser aveuglément et de s'engager pleinement dans la transition écologique.
Écrit par Michel Berry, qui est le fondateur et co-directeur de la chaire Phénix pour les grandes entreprises de demain à Mines Paris PSL, et par Christophe Deshayes, également co-directeur de cette chaire.
TotalEnergies, qui avait prévu de célébrer ses cent ans en soutenant Paris 2024, a été contraint d'abandonner ce projet. En plus des manifestations de militants devant ses assemblées générales, des poursuites pour inaction climatique, de l'activisme persistant de petits fonds d'investissement français et des appels à la nationalisation, le groupe doit faire face à une nouvelle frustration. Les actionnaires institutionnels américains ont saisi cette opportunité pour renforcer leur position au sein de l'entreprise. Détenant 48% des droits de vote, ils demandent à ce que le lieu de cotation principal de TotalEnergies soit déplacé de la Bourse de Paris à celle de New York. Il est important de noter que les sociétés pétrolières cotées aux États-Unis sont valorisées deux fois plus élevées. Les actions des activistes ont un impact financier sur les entreprises pétrolières européennes.
Est-ce vraiment si grave pour une entreprise d'être cotée principalement à New York ? La loi Pacte de 2019 a tenté de protéger l'idée que les entreprises ne devraient pas être uniquement guidées par les intérêts des actionnaires. Cependant, cette loi n'a pas de pouvoir aux États-Unis. Si les investisseurs institutionnels américains parviennent à faire transférer la cotation d'une entreprise, ils pourront avoir plus d'influence sur sa stratégie, et peut-être même obtenir le transfert de son siège social, la transformant ainsi en une entreprise américaine aux yeux des marchés. Bien que cela ne soit pas d'actualité, il est important de se demander ce qu'il en sera dans quelques années, lors du choix du successeur de Patrick Pouyanné. Il est crucial de reconnaître la réalité de la démocratie actionnariale et de comprendre que sa stratégie de transition pourrait être remise en question.
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