Le fait que le commerce extérieur soit en déficit est malheureusement dû à un choix collectif. Les raisons de cette situation désastreuse sont principalement liées à un manque de compétitivité, une priorité accordée à la consommation et aux services. Il n'y a donc pas de grand mystère à résoudre pour comprendre ces raisons.
Par moi, Dominique Seux
Est-ce un sujet de satisfaction que le déficit commercial de la France en marchandises diminue à 100 milliards d'euros en 2023, après avoir été de 163 milliards en 2022 ? La réponse est mitigée. D'un côté, cette amélioration légère ne s'explique pas uniquement par la baisse du prix des hydrocarbures importés, mais également par une meilleure balance commerciale dans le domaine des produits manufacturés. De l'autre, notre pays présente le déficit commercial le plus élevé parmi les pays de la zone euro.
Le film est simple à saisir. Pendant la période de la Covid, les échanges commerciaux ont été impactés négativement par des facteurs temporaires. Pour faire court, la France a diminué ses exportations d'avions en raison de l'immobilisation du trafic aérien, tout en réalisant des importations massives de masques, de médicaments et d'ordinateurs (pour le télétravail). Le problème est que, une fois cette crise passée, la situation est pire qu'en 2019.
Si on observe de plus près, on peut voir que la photographie est également très claire. La France vend des biens d'une valeur de 600 milliards d'euros à l'étranger et en importe pour 700 milliards. En conséquence, il y a un déficit de 100 milliards, principalement avec la Chine (-41 milliards). Les secteurs les plus touchés par ce déficit sont principalement les voitures (-18,5 milliards) et les ordinateurs-téléphonie (-18 milliards). Cependant, un déficit est observé dans 50 des 65 secteurs répertoriés par les Douanes…
Cela signifie que, à part dans quelques secteurs très symboliques tels que l'industrie aéronautique (Airbus), le secteur du luxe (le cuir…), les vins et spiritueux, les parfums et cosmétiques, où les prix sont élevés en raison de la reconnaissance internationale de la qualité française, la compétitivité de notre industrie s'est affaiblie, que ce soit en termes de prix ou en termes d'autres aspects. En particulier, le nombre d'entreprises exportatrices est trop faible.
Il est possible de proposer deux explications provocatrices, en dehors du facteur des coûts de production largement connu. La première explique que la France dépense plus qu'elle ne gagne et que son modèle économique et social se concentre sur le pouvoir d'achat et la consommation des ménages plutôt que sur l'investissement et la production – c'est-à-dire les entreprises et le volume de travail. L'importation massive de biens n'est qu'une conséquence de ce choix implicite.
Un autre point de vue est que, en réalité, nous avons abandonné collectivement l'industrie et préférons les services. La Banque de France indique que le tourisme contribue à un excédent dans la balance commerciale du pays. Cela soulève la question suivante : est-ce que notre société apprécie l'industrie (allant de l'éducation aux usines) ? C'est une bataille culturelle qui a été engagée ces dernières années.
On peut expliquer la préférence pour la consommation et pour les services en cumulant naturellement les deux raisons.
Dominique Seux est un
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