Point de vue | Eric Ciotti : "L'évolution vers le libéralisme du parti de Jordan Bardella"
Toujours à la tête des LR mais maintenant membre du Rassemblement national, il affirme que le parti de Jordan Bardella adopte dorénavant une orientation libérale et favorable aux entreprises. Il propose la suppression des droits de succession pour les entreprises familiales, des réductions des charges salariales, la diminution des impôts sur la production et la relance de l'industrie nucléaire.
La dissolution de l'Assemblée nationale a créé une grande instabilité qui a eu un impact significatif sur les marchés et a freiné l'économie en France. Le CAC 40 a chuté de plus de 2 % dès le lendemain de la dissolution, et depuis lors, près de la moitié des professionnels de l'immobilier ont constaté une baisse de l'activité des acheteurs.
À court terme, il est évident qu'il y a un risque pour la croissance économique, avec la possibilité de perdre plusieurs dixièmes de points de pourcentage. Ce risque est encore plus grand en cas de victoire d'un parti d'extrême gauche. La possibilité d'une instabilité institutionnelle entraîne une augmentation des taux d'intérêt des obligations d'État, ce qui se répercute sur les taux d'intérêt des prêts.
Cette menace était déjà présente, mais la dissolution et ses effets la rendent encore plus significative. Il est désormais crucial de réduire les dépenses publiques pour assurer notre stabilité et favoriser une croissance économique retrouvée.
Il existe un risque important pour notre économie en cas d'augmentation des taux d'intérêt. Si les taux augmentent de 20 points de base, la charge de la dette dépasserait les 74 milliards d'euros en 2027. Une augmentation de 200 points de base porterait ce montant à 97,5 milliards d'euros.
Si nous n'avions pas remporté la victoire et pris des mesures fermes pour réduire la dette de la France, cet argent ne serait pas investi dans la relance de l'industrie, la modernisation de l'économie ou la réduction des charges. Cela entraînerait un affaiblissement de l'économie française et nous manquerions des opportunités majeures liées aux avancées technologiques.
Les chefs d'entreprise sont préoccupés par le risque de paralysie politique, car ils ont besoin de stabilité et de clarté pour leurs activités. L'association improbable entre l'extrême gauche et le gouvernement actuel perturbe et déstabilise les décideurs et les acteurs économiques.
L'instabilité causée par la dissolution pourrait devenir une menace sérieuse pour le programme du Nouveau Front Populaire. La possibilité d'un gouvernement anti-entreprises de gauche pourrait gravement affecter l'économie française. Leur projet est considéré comme le plus hostile à l'économie de marché depuis le Programme Commun de la gauche dans les années 1970.
Changement vers une politique libérale
Ce changement implique une augmentation significative des impôts pour les classes moyennes et les entreprises – environ 100 milliards d'euros supplémentaires en un an -, la création de nouvelles tranches d'impôt sur le revenu pouvant atteindre 90 %, une augmentation du SMIC qui pourrait être préjudiciable pour les entreprises et leurs employés, ainsi que la suppression de notre parc nucléaire.
Devant la diminution de l'influence collectiviste et confiscatoire, plusieurs partis de droite ont décidé de s'unir pour défendre une économie française menacée et promouvoir la stabilité et la prospérité. En tant que président des Républicains, un parti historiquement proche du monde des affaires, j'ai décidé de m'engager aux côtés du Rassemblement national dans cette bataille législative.
Ce choix n'est pas une trahison. Le parti de Jordan Bardella a beaucoup changé récemment en adoptant un virage libéral qui met l'entreprise au centre de son programme économique. Je suis content de pouvoir collaborer avec des élus qui partagent mon importance accordée à la liberté d'entreprendre, à la stabilité de la monnaie unique, au commerce international régulé, à la réduction de la bureaucratie et à la protection de nos intérêts nationaux.
Nous nous engageons à promouvoir la liberté économique et à la mettre en œuvre au plus haut niveau de l'État. Notre principale préoccupation sera de réaliser un audit complet et impartial de la situation de nos finances publiques, qui ont été affectées par les mandats successifs de François Hollande et d'Emmanuel Macron.
Inspection des finances publiques
Avec un déficit public de 5,5%, une dette de 3.100 milliards et une dette équivalant à 110% du PIB, notre pays est limité dans sa capacité à contrôler son avenir. Chaque année, nous empruntons des montants énormes sur les marchés financiers pour couvrir les salaires des fonctionnaires, financer notre système de protection sociale, et même rembourser les dettes accumulées par le passé.
L'examen des finances publiques permettra de libérer des ressources financières en réduisant les dépenses publiques et en rationalisant le fonctionnement de l'État. Dès l'automne, nous mettrons en place des réformes importantes, telles que l'abolition des droits de succession pour les entreprises familiales, la réduction des charges salariales, la diminution des impôts sur la production et la relance de notre secteur nucléaire.
Nous assurons que les acteurs économiques seront bien vus et auront une situation stable. En encourageant les entrepreneurs à être plus actifs et en réduisant les charges fiscales et les réglementations qui limitent leur activité, nous les aidons à croître.
En diminuant les impôts sur les salaires en France, nous aidons les gens à avoir plus d'argent à dépenser. En diminuant les contraintes imposées par l'Etat et les règlements dans l'économie, nous encourageons le développement du secteur privé. En s'opposant à une immigration non contrôlée et à l'insécurité, nous garantissons un climat d'ordre et de paix essentiel pour une économie prospère.
Devant le constat du président battant des records mondiaux en matière de prélèvements obligatoires et de dépenses publiques en Europe, ainsi que l'ouverture d'une procédure pour déficit excessif par la Commission européenne, nous représentons la seule option favorable aux entreprises dans cette élection.
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