Vingt-sept écrivains se remémorent les athlètes emblématiques qui les ont marqués lors des Jeux Olympiques passés, s'inspirant de l'approche de Georges Perec pour raconter leurs souvenirs.
Par moi, Isabelle Lesniak
Lorsqu'on évoque "Perec" ici, on pense plus à Georges qu'à Marie-Jo. Dans le style du grand oulipien, 27 auteurs partagent leurs souvenirs des légendes qui les ont profondément marqués lors des précédentes éditions des JO. Leurs contributions, de quelques pages chacune, commencent toutes par la formule magique "Je me souviens". Les talents d'écriture de Maylis de Kerangal et de Philippe Claudel donnent vie à la grâce époustouflante de Nadia Comaneci, sous le regard émerveillé des présentateurs. Colombe Schneck est fascinée par Mark Spitz, le plus grand nageur de l'histoire des Jeux (sept fois médaillé d'or !), d'autant plus qu'il ne ressemble à aucun des juifs qu'elle a connus dans sa famille. Nathacha Appanah, qui suivait la finale du 200 mètres féminin à Séoul en 1988 depuis son île natale, s'identifie à la Jamaïcaine Merlene Ottey alors que tous les regards étaient tournés vers l'Américaine Florence Griffith-Joyner. Thierry Frémeaux n'a jamais oublié les sauts de cabri du lanceur de javelot Klaus Wolfermann, même s'il était un peu enrobé, qui a pu célébrer son triomphe à Munich deux jours avant la prise d'otage des athlètes israéliens par le commando Septembre noir en 1972. Quant à Philippe Delerm, un auteur incontournable dans ce genre d'exercice, il analyse avec une vision à la fois lyrique et technique la révolution que représente le franchissement dorsal de la barre par Dick Fosbury à Mexico en octobre 1968.
« Je me rappelle que les Jeux Olympiques ont provoqué une expansion soudaine du monde connu », écrit Maylis de Kerangal, qui avait 9 ans lors des Jeux de Montréal en 1976. Dans cet ouvrage dirigé par Benoît Heimermann, ancien de « L'Equipe magazine », de nombreux écrivains partagent des souvenirs d'enfance très personnels, mêlés à une première prise de conscience géopolitique relative, lorsqu'ils évoquent des moments plus ou moins célèbres de l'histoire olympique. C'est une lecture parfaite pour se plonger dans l'ambiance à six mois du jour J.
Je me rappelle… de la manière dont Pérec courait (et d'autres souvenirs sportifs)
Sous la supervision de Benoît Heimermann. Publié par les Editions du Seuil, 214 pages, au prix de 19,90 euros.
Personne ne peut nier le fait qu
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