Point de vue | Une réforme approfondie de l'agriculture est nécessaire
En 2019, une hypothèse a été avancée à Bruxelles : en réduisant la production agricole, l'Europe serait en mesure d'atteindre ses objectifs climatiques. Cette proposition prétendument axée sur la qualité des produits serait financée par les consommateurs. Cependant, cette stratégie se retrouve dans une situation difficile, selon les dires de Luc Vernet.
Jeudi dernier, les agriculteurs et leurs vaches ont été maintenus à l'écart des chefs d'État et de gouvernement de l'UE, contrairement à leurs ancêtres qui, le 15 février 1971, sont entrés de force dans la salle du Conseil des ministres pour revendiquer leur "droit à vivre".
Malgré une différence d'environ cinquante ans, les slogans ne différaient pas tant que ça. Les manifestants étaient présents dans toutes les pensées, car ils n'étaient pas accueillis dans une ambiance conviviale qui a depuis longtemps quitté les couloirs de Bruxelles.
En ce moment, l'agriculture en Europe est confrontée à de nouveaux défis. Les agriculteurs du continent sont épuisés par les réglementations environnementales strictes et ont de bonnes raisons d'être mécontents. Ils se demandent si Bruxelles se soucie encore de ses agriculteurs.
Affaiblissement progressif
Au cours des trente dernières années, les institutions ont progressivement perdu de l'intérêt. Et avec cela, les fonds qui leur étaient attribués ont diminué. Entre 2003 et 2023, la politique agricole aura vu sa valeur diminuer de 40%, en raison de l'inflation qui affaiblit progressivement cette politique sans que personne ne veuille l'admettre ouvertement.
En fait, probablement pour éviter que le sujet agricole prenne trop d'importance à l'ordre du jour, la Commission aura préparé le terrain avec quelques annonces à court terme, qui ne traitent pas directement des problèmes essentiels.
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Une prolongation d'un an a été accordée pour la dérogation à l'obligation de consacrer 4% des terres agricoles à des jachères. Des ajustements mineurs ont été apportés au renouvellement de la libéralisation des importations en provenance de l'Ukraine. Cependant, ces mesures sont loin d'être suffisantes pour rétablir l'ordre dans le secteur agricole européen.
Il ne s'agit pas seulement de mener le projet de simplification qui a été annoncé à maintes reprises, mais il faut également corriger l'équation politique elle-même afin qu'elle ait des conséquences positives à la fois pour l'agriculture et pour la société dans son ensemble.
En 2019, on a supposé que si la production agricole était réduite, cela aiderait l'Europe à atteindre ses objectifs climatiques. Cette réduction serait présentée comme une amélioration de la qualité, mais les consommateurs devraient payer davantage pour leur alimentation.
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ANALYSE – Le secteur agricole confronté à de nombreux défis dans sa transition écologique.
Cette stratégie se retrouve dans une situation difficile. La diminution de la production agricole en Europe, qui est concentrée dans certains pays, est compensée par des importations. L'Union européenne a perdu 10 millions d'hectares de terres agricoles, ce qui a entraîné une déforestation presque équivalente dans d'autres parties du monde pour répondre à ses besoins. Le bilan carbone est négatif. Les consommateurs, qui étaient censés remplacer les subventions, ont abandonné les produits haut de gamme. Le succès du secteur bio est en danger. Alors, que faire dans cette situation ?
Il est certainement nécessaire de cesser de donner des instructions aux agriculteurs sur la façon de cultiver et aux éleveurs sur la façon d'élever depuis Bruxelles ou Paris. Cependant, il est encore plus important de réaffirmer notre volonté de production afin de relever les défis environnementaux.
L'agriculture joue un rôle essentiel dans la capture de l'énergie solaire, grâce à la photosynthèse. Elle permet de nous nourrir et de contribuer à la réduction des émissions de carbone dans des secteurs clés de notre économie tels que l'alimentation, l'énergie, la biochimie et les biomatériaux.
Titre: Analyse – Agriculture : entre réglementations et fiscalité
L'article examine la situation de l'agriculture et propose deux approches poss
Au lieu de se replier sur soi-même, il est important de considérer l'avenir de l'agriculture de manière positive, car elle joue un rôle clé dans le défi des transitions en réduisant ses propres émissions et celles d'autres secteurs. Ainsi, il est nécessaire de développer davantage l'agriculture, plutôt que de la réduire.
Le chemin vers la rentabilité ne peut pas être parcouru en utilisant les mêmes technologies tout le temps. Les progrès dans les domaines de l'agronomie, des rotations des cultures, du biocontrôle, des engrais décarbonés, du numérique et des semences sont autant d'outils qui viennent s'ajouter aux ressources dont disposent les agriculteurs.
Il est maintenant essentiel de se concentrer sur les solutions plutôt que sur les contraintes, avec un objectif crucial : rendre ces solutions accessibles au plus grand nombre d'agriculteurs, et non seulement à quelques-uns d'entre eux. Cela est essentiel pour assurer la durabilité de notre modèle d'exploitation.
Les indicateurs politiques montreront une volonté de soutenir le secteur agricole pour qu'il puisse à nouveau investir, être rentable et mettre fin à une tendance qui a rendu la politique agricole commune moins politique, moins axée sur l'agriculture et moins commune également.
Le secrétaire général du think tank Farm Europe s'appelle Luc Vernet.
Luc Vernet est
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