La transformation de la droite vers une approche plus populiste et l'idée d'un populisme acceptable. Cette information est disponible uniquement pour les abonnés.
Est-ce que le Rassemblement National est en train de devenir plus acceptable en se rapprochant des positions de droite de Giorgia Meloni en Europe ? Cette question peut sembler intéressante mais elle est trompeuse, car c'est principalement grâce aux financements de l'Europe (200 milliards d'euros) plutôt qu'à un recentrage vers le libéral-conservateur que Giorgia Meloni a pu maintenir sa position jusqu'à présent.
Écrit par Pierre de Gasquet
Bienvenue dans le monde du "populisme modéré" ! Il y a deux ans à peine – un laps de temps important compte tenu des changements intervenus -, la démission de Mario Draghi a ouvert la voie à Giorgia Meloni pour accéder au pouvoir en Italie. Aujourd'hui, la dissolution inattendue décidée par Emmanuel Macron risque de favoriser l'ascension de Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN).
La principale différence réside dans le fait que l'ancien président du Conseil italien, Mario Draghi, a été abandonné par trois partis de sa coalition, tandis que le chef de l'État français n'était pas contraint de prendre une décision précipitée. Bien sûr, le modèle italien a parfois influencé des phénomènes sociaux en dehors de l'Italie. Cependant, il serait hâtif de conclure qu'une montée en puissance de la « mélonisation » en Europe et du RN en France est inévitable. Le RN peut-il s'inspirer du « techno-souverainisme » à l'italienne ? Peut-il également suivre la voie du recentrage imposé à un parti intrinsèquement souverainiste ? Rien n'est totalement transposable. De plus, les manœuvres de Giorgia Meloni risquent déjà de l'isoler sur la scène européenne.
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