Avant de mettre en place des réglementations sur l'intelligence artificielle, l'Europe doit prendre en compte les actions des États-Unis, de la Chine et de l'Inde afin de ne pas nuire aux entreprises européennes, avertit Laurence Daziano. Il faut faire attention à ne pas créer un système basé uniquement sur des normes qui pourrait entraver l'innovation en Europe.
Par Laurence Daziano, une économiste et chroniqueuse pour le journal "Les Echos".
Alors que le règlement européen sur l'intelligence artificielle (AI Act ou RIA) devrait bientôt être approuvé par les pays membres, il existe encore de nombreuses interrogations concernant la manière dont l'IA sera gérée.
Le but de ce texte est de fournir un ensemble de règles légales pour les entreprises et les administrations qui souhaitent utiliser l'IA. L'objectif est de garantir que les systèmes utilisés dans l'Union européenne respectent les droits fondamentaux et les valeurs, tout en favorisant l'investissement et l'innovation dans ce domaine.
Le passage explique qu'il y aura une structure de gouvernance complexe. Il est prévu de mettre en place un bureau européen de l'IA au sein de la Commission européenne qui aura pour rôle de superviser l'application des nouvelles règles concernant les modèles d'IA et de s'assurer de leur respect.
Le texte met en place un comité de spécialistes autonomes qui apporteront leur expertise à ce bureau, ainsi qu'un comité formé de représentants des États membres et un forum consultatif des parties intéressées.
En complément:
L'Union européenne met en place les premières réglementations au niveau mondial pour superviser l'intelligence artificielle.
Le dirigeant de Google souhaite influencer la réglementation de l'intelligence artificielle en Europe.
Afin de prendre en considération les particularités propres à chaque pays et les nombreux organismes de régulation sectoriels existants, qui peuvent avoir un rôle à jouer, la responsabilité de cette désignation est confiée aux pays membres.
L'incertitude du cadre réglementaire, due à sa complexité, peut entraver le progrès de l'innovation. En France, par exemple, il est difficile de déterminer si la gestion de l'IA devrait être confiée à la CNIL, à l'Autorité de la concurrence ou si une nouvelle autorité administrative indépendante devrait être créée.
Il serait judicieux pour le législateur européen de prendre exemple sur l'Espagne et de recommander la création d'une nouvelle entité possédant ses propres ressources et ayant une vision globale des risques et opportunités de l'IA. Cela éviterait d'avoir des décisions successives, voire opposées, qui pourraient décourager les entreprises.
Le but de cette gouvernance est d'analyser les risques auxquels sont exposés les fournisseurs de systèmes d'IA ainsi que les entreprises qui les utiliseront, en particulier lors du traitement des données. Les données sont la base de l'IA et reposent sur le système de probabilités.
Pour minimiser les erreurs, l'intelligence artificielle utilise un grand nombre de données lors de son apprentissage. Il est crucial d'avoir un ensemble de données précis et exhaustif afin d'éviter les biais.
La pertinence du système d'IA repose sur la grande diversité des sources de données disponibles. Pour entraîner les systèmes d'IA générative, on utilise des données ouvertes provenant d'Internet. Ces données sont traitées par le système, combinées avec d'autres et enrichies, de manière à créer de nouvelles données qui n'existaient pas auparavant, tout en restant pertinentes. Les données originales ne sont pas conservées en tant que telles.
Titre: La France a du mal à défendre son approche pro-innovation en matière d'IA en Europe
La France éprouve des difficultés à faire valoir son point de
À Davos, on discute de plus en plus des lacunes de l'Europe en matière d'intelligence artificielle.
Dans l'Union européenne, le droit fondamental à la protection des données personnelles est réglementé par le règlement général sur la protection des données (RGPD). Il est certain qu'il y aura des conflits entre l'intelligence artificielle et le RGPD, mais ces problèmes peuvent être résolus.
Il est nécessaire de revoir les lois de protection des données afin de favoriser le progrès de l'intelligence artificielle. Les organismes créés dans le cadre du nouveau règlement européen devront également étudier les questions de concurrence et de contenu en ligne, tout en évaluant les possibilités d'innovation, d'investissement et de création d'emplois dans le domaine de l'IA.
Il est possible d'envisager de confier la gouvernance de l'intelligence artificielle à une instance nationale qui serait responsable de la protection des données personnelles.
Étant donné que la compétition se déroule à l'échelle mondiale, il est important pour l'Europe de prendre en compte les actions des États-Unis, de la Chine et de l'Inde, afin de ne pas désavantager les entreprises européennes. Dans cette ère de simplification, il est essentiel que le RIA veille à ne pas établir un système strictement normatif qui pourrait entraver l'innovation en Europe.
Laurence Daziano occupe le poste de professeur d'économie à Sciences Po et fait partie du conseil scientifique de la Fondapol.
La personne concernée est Laurence Daz
Nouveauté : découvrez nos offres haut de gamme !
Notre sélection de vidéos
Manifestation agricole : 1.000 tracteurs bloquent le quartier européen de Bruxelles
Les agriculteurs de Rungis ne resteront pas inactifs, affirment-ils à nos dirigeants
La Nasa dévoile des images époustouflantes de galaxies en spirale
Un groupe d'une trentaine de tracteurs se dirige vers Paris
Les articles les plus consultés
La rupture conventionnelle intouchable !
Quand l'épargne est mise à mal
Quels sont les objectifs de l'Iran ?
À la une
Les défenseurs de l'environnement sont « stupéfaits » après la « pause » sur les pesticides
« Il est primordial que l'innovation soit justement rémunérée », soutient le PDG de Sanofi
Gustave Roussy, un centre de lutte contre le cancer, va effectuer des tests sur une nouvelle méthode de radiothérapie appelée "radiothérapie flash". Ce traitement prometteur pourrait révolutionner le domaine de la radiothérapie en permettant des doses plus élevées de radiation en un temps beaucoup plus court.
La transition écologique est un défi complexe pour l'industrie agricole. Les agriculteurs doivent surmonter de nombreux obstacles pour adopter des pratiques plus respectueuses de l'environnement
P
L'ensemble des personnes qui
Tous les droits sont réservés – Copyright Les Echos 2024.